C'est quoi le métaverse ? (explication simple)

On t'en met à toutes les sauces et pourtant, t'as du mal à comprendre ce qu'est le métaverse. Heureusement, je te téléporte à la fois en 2045 et en 1999 pour une explication de texte et de contexte. Le métaverse, c'est un peu comme le Père Noël, beaucoup aimeraient y croire mais personne ne l'a jamais vu.

Hello Web3
6 min ⋅ 05/07/2022

La planète traverse une crise énergétique sans précédent. Le réchauffement climatique présente des conséquences désastreuses. Les populations ont migré en masse, les problèmes sociaux et la stagnation économique rendent les riches plus riches, les méchants plus méchants, pendant que les pauvres plus pauvres vivent dans des caravanes plus vieilles et empilées les unes sur les autres. On s’y croirait, non ? Et pour cause, ce monde de 2045 ressemble beaucoup à celui dans lequel pourraient évoluer nos enfants. Pour échapper à leur vie de merde, ces derniers jouent à "L'Oasis", équipés de casques de réalité virtuelle et de combinaisons conçues pour maximiser leur immersion. En un mot, ils jouent à un jeu vidéo en ligne. C'est l'histoire de “Ready Player One”, un roman de science-fiction écrit par Ernest Cline en 2011, et adapté au cinéma par Steven Spielberg en 2018.

Oasis Oasis c'est bon c'est bonOasis Oasis c'est bon c'est bon

Et donc, en 2022, nous appelons cela un métaverse. Sois attentif, je vais simplifier. Les médias veulent t’embrouiller et ils parlent parfois “du” métaverse comme s'il n'y en avait qu'un. Comme si c'était une destination. Lundi, tu vas au supermarché, mardi, tu vas au métaverse. Mercredi, tu vas au cinéma. Et jeudi, tu retournes au métaverse. C’est pas la première fois qu’on s’emmêle dans les définitions hein. Tu te rappelles des “autoroutes de l’information” ? Ou même “des internets” ? Dans ce sketch devenu culte, les Deschiens (programmés à l’époque sur Canal Plus) nous dressent un fumeux portrait devenu fameux. Extrait.

Olivier : “Vous aurez des internets et tout”
François : “Y’a déjà un Continent, un Intermarché”

Tout aussi savoureux cet échange sur la réalité virtuelle, il y a 25 ans :

Olivier : “Vous pouvez voyager en Amérique en numérique”
François : “L’année dernière je suis allé en Ulsace en Alsace”

Mais ne laisse pas les médias torturer ton cerveau avec leur définition, le métaverse, le seul et unique, n'existe pas. Voilà. C’est dit. C’est comme le Père Noël et les cloches de Pâques. En revanche, il peut y avoir plusieurs métaverses. Mais pas plusieurs Pères Noël. Enfin si, mais ils sont tous faux. Il ne peut pas y avoir plusieurs cloches non plus, même s’il est des cloches qui croient au Père Noël. Et non, je ne te parle des enfants à qui l’on ment éhontément dès le plus jeune âge afin qu’ils ne se retrouvent pas dans l’embarras (et nous autres parents par conséquent) en déclamant dès 3 ans à leurs camarades que la magie de Noël est une imposture mercantile destinée à écouler des élevages de Pokémon vitaminés, et les cloches de Pâques un complot pour écouler du chocolat avarié.

Je disais donc, il peut exister plusieurs métaverses, et en fait, il s’agit tout simplement d’un autre mot pour dire “jeux vidéo”. À de très rares exceptions près, un métaverse est un jeu vidéo. Je sais, ça casse le mythe. Alors pourquoi on ne garde pas juste le nom “jeu vidéo”.

Eh bien parce que de temps en temps, les humains aiment utiliser des nouveaux mots pour désigner un vieux concept.

Dessiné par un mec qui signe JAKDessiné par un mec qui signe JAK

Avant, on employait surtout le terme “réalité virtuelle” (ou “VR”). Le mot "métaverse" était totalement absent des radars, jusqu'à ce que Facebook ne se rebaptise Meta en octobre 2021, tout en expliquant que l'entreprise construira "le" métaverse. Le seul et l’unique, donc.

Précisons : - d’une part que Facebook possède le fabricant de casques de réalité virtuelle Oculus, - d’autre part, que la société pâtit d’un énorme problème d'image de marque suite à de nombreux scandales.

Il s’agit donc d’un coup classique de communication appelé “ni vu ni connu j’t’embrouille”, je change ma marque, je te sors un nouveau mot-concept, et tu m’aimes à nouveau.

Un tour de passe-passe qui n’a pas échappé à l’Islande, qui parodie Facebook, son PDG et sa vidéo de présentation de nouvelle marque en nous présentant le “Icelandverse”, “avec de l’eau mouillée et de vrais humains pour se connecter”, nous rappelant au passage que le plus intéressant des métaverses s’appelle la Nature et qu’il existe depuis des millions d’années.

Si tu veux comparer avec la vidéo originale de Facebook, c'est là.

Jadis, on employait surtout les termes “univers parallèles” ou “mondes virtuels”. Mais pourquoi diable utiliser “métaverse” ? Voyons ce que nous dit Wikipedia :

“Le métaverse est une itération hypothétique d'Internet en tant que monde virtuel unique, universel et immersif facilité par l'utilisation de casques de réalité virtuelle (VR) et de la réalité augmentée (AR)”.

Tu noteras bien entendu ici le mot "hypothétique". Synonyme de “ça existe pas”. Ou “ça existe pas encore”. D’où l’ambition de Mark Zuckerberg, qui souhaite le construire… À moins qu’il ne souhaite détourner notre attention vers autre chose que l'exploitation de données personnelles, les fake news, et les problèmes de modération. C’est juste une hypothèse...

Sinon, dans le web3, les jeux vidéo en ligne persistants avec un gameplay en trois dimensions où tu peux choisir ton avatar et acheter des accessoires (avec des crypto-monnaies) qui sont authentifiés sur la blockchain en tant que NFT et peuvent avoir une vraie valeur de revente, eh bien, ces jeux vidéo sont parfois appelés métaverses (The Sandbox, entreprise française, en est un exemple). Même ceux qui sont jouables sans casques de réalité virtuelle. Comme quoi tout le monde ne croit pas au Père Noël, à Mark Zuckerberg.

Allez, on se quitte bons voyageurs, maintenant qu'on peut reprendre l'avion, on file en Islande ou en Ulsace, en vacances à Brest ou dans les métaverses, les pieds dans le sable ou la tête dans le guidon et on parle aux gens sur nos lieux de vacances. Pour me filer un coup de main, tu peux :

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    Par Laurent Guérin

    Un jour, j'ai découvert que j'avais 150 homonymes en France.
    J'ai même rencontré un autre Laurent Guérin, à qui j'ai serré la main.
    Depuis l'apparition du mail, je reçois régulièrement des devis de carrosserie ou des convocations à des assemblées générales qui ne sont pas destinés.
    Peut-être est-ce la raison qui m'a poussé à émigrer à Toronto, en Ontario, une Province du Canada où les baristas de Starbucks paniquent et suent à grosses gouttes quand je leur donne mon prénom.
    "Laurent, like Yves-Saint-Laurent" précise-je.
    Finalement, je leur dis "Call me Jack".

    J'aurais pu choisir Satoshi (fondateur.trice du bitcoin), ou encore Vitalik (créateur de la blockchain Ethereum), mais j'aurais sans doute ajouté à leur inconfort.

    Petit, je suis tombé dans la marmite internet. J'ai assisté à la naissance de toutes les toiles. Celles du web 1, du web 2.0 et maintenant du web3.
    Je suis aussi tombé dans la marmite de l'écriture, potion magique de l'inspiration. Des poèmes et des chansons. Des articles et des newsletters.

    Ma carrière m'a trimballé de la télévision à la musique. De la production à l'entreprenariat. J'ai même été barista dans un café. Parce qu'il me fallait toujours écrire, j'y ai appris à gribouiller les prénoms sur des gobelets en carton.

    J'aime aussi la nouveauté et l'innovation, et je me passionne à les expliquer.

    C'est ce qui m'a poussé à créer cette newsletter.

    Parce que je vous laisserai pas sans comprendre le web3 ;)




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