De tout temps les gangsters ont existé. À l'antiquité, comme au Moyen-Âge, du temps de la ruée vers l'or en passant par l'âge d'or des braqueurs de banque, les Jacques Mesrine et Clyde Barrow, Bonnie Parker, Jesse James, Djerom Kerviel ou Saddam Hussein nous ont dépouillé. Saddam ayant ayant même réussi le tour de force de siphonner la banque centrale de son propre pays, en faisant charger un milliard de dollars dans des camions. 22 tonnes de billets de banque. C'est pas super discret.

Au Moyen-Âge, il ne faisait pas bon se faire gauler si tu étais un bandit de grand chemin. En effet, au Royaume de France, en janvier 1535, un édit instaure à leur encontre le supplice de la roue. Il s’ajoute à la punition de la corde et à la décapitation. Un beau programme pour ton dimanche après-midi.

le vol, mode d'emploi

L'époque de la Ruée vers l'or, au milieu du XIXème siècle, est largement documentée dans les films de la moitié du XXème. On y vivait dans le "Far West", une frontière hostile et peu peuplée, dans un état d'anarchie quasi-totale, patrouillée par des hors-la-loi, des shérifs et de nombreux autres flingueurs de tous acabits. À tester pour ton samedi après-midi.

La bourse ou la vie ?

Au XXème siècle, les hors-la-loi deviennent des gangsters, se procurent des bagnoles et pratiquent le "hold-up". Albert Spaggiari, Toni Musulin, ou Jacques Mesrine bien sûr, figurent parmi les champions français de la discipline. John Dillinger, Bonnie Parker et Clyde Barrow trônent au sommet des légendes chez les américains.

Dans une mise en abime digne d'Agatha Christie, des quidams sans scrupules exposèrent à travers tout le pays des faux modèles de Ford Fordor 1934 décorés de trous de balles, censés être la carcasse du véhicule original dans lequel le couple le plus célèbre de criminels fut assassiné, mitraillé par le FBI. "Là où il y a du profit, il y a de la fraude" dira plus tard Brian Grim, un directeur de musée automobile.

Caisse en promo

Dans le Los Angeles des années 1990, le vol est tellement courant qu'il nous vaut une scène d'anthologie dans le film "L.A. story". D'un côté du distributeur de billets, une longue file de citoyens ordinaires qui viennent retirer du cash, de l'autre côté, une queue de braqueurs à main armée qui les détroussent immédiatement. "Salut je suis Bob, ton voleur", dit le type à casquette de pirate. "Salut, ça va?" lui répond Steve Martin en lui tendant naturellement ses biftons. "Merci beaucoup", répond casquette en s'éloignant et en rangeant son flingue. C'est monnaie courante si tu permets l'expression.

En 2021, les pirates du web3 ont détourné 15 milliards de dollars. Comment expliquer ça alors qu'on nous parle de la blockchain comme une révolution, une technologie inviolable, décentralisée et transparente ? Hein ?

Assez haut dans le classement des facteurs qui facilitent le vol dans un contexte inviolable, je te présente la naïveté humaine. Également appelée la connerie. Et ce n'est pas un phénomène nouveau. J'en veux pour preuve l'histoire de Poyais, un petit pays truffé d'or et de ressources naturelles dont les parcelles se sont vendues à des prix délirants dans l'Écosse du XIXème siècle. Mais Poyais n'a jamais existé, sinon dans l'imagination fertile de Gregor McGregor, qui ruina et poussa aux suicides de nombreux innocents. Le gars avait créé une fausse monnaie et commercialisait son faux territoire en se faisant passer pour "Son Altesse Gregor Cacique de Poyais", rien que ça. Son butin a été évalué à un équivalent de 4 milliards de dollars contemporains ! À lui tout seul il a retourné l'Écosse !

Bitcoin au XIXème siècle

C'est donc bien la cupidité des victimes qui participe au succès des arnaqueurs. Au XIXème siècle comme au XXIème siècle. C'est un miroir aux alouettes qui te fait baisser la garde. Les 5 bandits imberbes récemment arrêtés par la police française pour vol de NFT avait appliqué cette technique. Ils promettaient aux détenteurs de NFT une amélioration de leur bien, gratos. Mais pour ça, il fallait que les victimes se rendent sur un site internet et fournissent l'accès à leur NFT. Ce qu'elles ont fait. Et ouais. "Là où il y a du profit, y'a de la fraude". Je le rappelle. Autrement dit, si on te promet du profit... Méfie-toi.

Des têtes de pioches qui volent des têtes de singe

Les autres facteurs aggravants, ce sont l'informatique et l'internet. Les NFTs, les cryptomonnaies, la blockchain, les smart contracts, tout ça c'est du code informatique. Et très récent qui plus est. Et le code, ça comporte des failles. Qui dit failles dit fuite, qui dit fuites dit couches Confiance, en l'occurrence pas de couche confiance pour ton smart contract ou ton protocole informatique qui se retrouvent hackés, piratés, détroussés et soudain les millions digitaux coulent à flots chez les flibustiers habiles. Je suis Bob, ton voleur. La bourse (digitale) ou la vie ?

Tant qu'il y aura des crédules, des ordinateurs et des communications, les arnaques subsisteront. Et si tu trouves que 15 milliards dérobés dans le web3 c'est beaucoup, sache que les fraudes à la cartes de crédit ont rapporté 28 milliards de dollars aux escrocs en 2020. Et qui c'est qui paye ? C'est toujours les cons..., les cons... les consommateurs évidemment.

Allez on se quitte bons amis Bonnie, en se disant qu'il n'y a pas d'idéaux Barrow. Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un wallet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses.

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