Facebook, Twitter, FTX, du plomb dans l'M

"Les emmerdes, c'est comme les cons, ça vole en escadrille" disait Jacques C., poète et homme politique du XXème siècle. En confiant notre temps, notre blé et nos données aux bienfaiteurs du web, ils sont aussi devenus nos geôliers, avides de pouvoir et d'argent. Sauf que quand tout vacille, on voit bien l'escadrille.

Hello Web3
7 min ⋅ 17/11/2022

L’homme qui signe d’un Z qui veut dire Zuckerberg vient d’annoncer une vague de licenciements sans précédent (11.000 personnes), au sein de Meta, l’entreprise qui signe d’un M, et dont le cours en bourse a dévissé de 75% depuis septembre 2021. En cause, les résultats décevants de l’entreprise et le désastre du métavers promu par Facebook. 9 milliards de dollars engloutis sur l’année 2022. Une sacrée dose de plomb dans l’M, donc.  

Jusqu'ici, tout va bienJusqu'ici, tout va bien

Heureusement, chez Twitter, l’autre réseau social, tout va bien. Eh ben non en fait. Il y a un nouveau sheriff en ville et il a la gachette facile. Elon Musk, le fantasque dirigeant de Tesla qui envoie des voitures électriques dans l’espace et fournit internet à l’Ukraine, dézingue à tout va sur son passage. Chacun de ses tweets est comme une équation à quatre inconnues, pas étonnant finalement de la part d’un mec qui a prénommé son héritier X A E dans l’A, A-12, que l’on prononce Xaa12… Xe 12 euh… Que l’on prononce pas en fait.

Ou juste X, qui est le prénom déclaré à l’état civil. Le reste de l’équation figurant comme deuxième prénom. D’ailleurs X a une soeur :  Exa Dark Sideræl. Avec encore un E dans l’A à Siderael. Est-ce une coïncidence si l’on entend Rael dans ce prénom, illustre gourou français pour qui toutes les formes de vie sur Terre ont été créées par des extraterrestres appelés les Elon Musk ? Non je déconne. Les éoliennes. Non plus. Les Élohim. Non, ce n’est pas une coïncidence. 

I'll be backI'll be back


Tel le Sergent Garcia de notre série préférée, Elon s’essaye à l’humour en portant à bout de bras un lavabo -je te jure c’est vrai- lors de son premier jour dans les locaux de Twitter en tant que CEO, afin d’illustrer la phrase “I’m the new CEO, let that sink in”, que je vous propose de traduire par “C’est moi le chef, je vous laisse y réfléchir, il est bo bo bo le lavabo, il est laid laid laid le bidet, et je vous emmerde.”

Et hop, en un coup de robinet, Elon débarque le CEO, la CTO, le CMO, la COP, le PSG, et la moitié des effectifs avec la méthode dite "méthode céramique", qui consiste à t’assommer par derrière avec un lavabo. Tu te lèves, tu allumes ton ordinateur, s’il s’allume pas, ça veut dire que t’es viré. Oh que c’est laid, laid, laid. 


Heureusement le Web3 et la décentralisation vont nous sauver. Eh ben non. 

C’est en effet une nouvelle tornade qui vient de secouer l’écosystème des cryptomonnaies, suite au presque rachat du numéro 2 des plateformes d’échanges FTX par la plateforme leader Binance, grâce cette fois-ci à la subtile méthode dite du "coup d’accordéon", que l’on exécute comme une valse à 3 temps. Premier temps, je valorise ton entreprise en étant actionnaire, deuxième temps, je fais chuter ta valeur dès que tu rames ou que tu fais un écart, et troisième temps, je t’éjecte en rachetant ce qu’il te reste de parts pour une bouchée de pain, et prends donc le contrôle de ta société. Finalement vu que la société en question valait queue de rat, de rachat… point il n’y aura. Faillite pour FTX. Et c'est que le début des emmerdes.

Il faut dire que FTX s’était érigé en vainqueur du Tour grâce à la méthode dite de la "Grande Roue", également connue sous le nom “Lance Armstrong”, celle-là même qui consiste à t’injecter tes propres cellules souches afin de régénérer tes muscles plus rapidement. En langage cryptomonnaie ça veut dire créer ton propre token, cataloguer les gains comme actif dans ton bilan comptable, promouvoir les gains auprès des investisseurs (+2600% sur le token en 7 mois), te servir de ces mêmes tokens comme collatéral pour lever des fonds et hop, la boucle est bouclée. Un procédé foncièrement malhonnête -et illégal dans la vraie vie- proche de la pyramide de Ponzi. Le problème ? Ta boîte est insolvable parce que tes actifs n’en sont pas. Et là, c’est le drame. FTX vient allonger la liste déjà bien fournie des arnaques du web3, plumant au passage des milliers d’investisseurs crédules dont certains vont jusqu’au suicide. 

Je sais, tu ne connais pas ce siteJe sais, tu ne connais pas ce site


Dans cet univers impitoyable où l’on nous promettait de la décentralisation et de la transparence, des plateformes centralisées mettent en place des montages opaques et frauduleux pour amasser des quantités astronomiques de cash en abusant de la confiance, de la naïveté et du manque d’éducation du public. 

Un public par ailleurs prisonnier des outils et des usages découlant de 20 années de centralisation à outrance. Le nombre d’utilisateurs se compte en milliards pour Android, Facebook, Youtube, Apple, Instagram, TikTok, et en centaines de millions pour Snapchat, Pinterest ou encore Reddit.

L’idée de la décentralisation va-t-elle survivre ? En tous cas, chacun positionne ses pions pour tirer encore plus de blé provenant du petit peuple. Reddit vient de récolter 10 millions de dollars grâce à une vente de NFTs. Sheriff Elon Musk a indiqué que les utilisateurs de Twitter pourront bientôt acheter des NFTs directement dans les tweets. Idem pour Instagram, qui annonce que l’on pourra bientôt acheter et vendre des NFTs au sein de l’application… Sachant que Android et Apple prendront au passage une commission de 30% sur les revenus générés. Et donc, si tu vends un NFT via Instagram pour $100, 30$ iront à Apple, ou Google. Instagram lui-même ajoutera d’ici peu sa propre commission. Finalement, on est peut-être en train de dessiner un web 2.5, entre le marteau et l’enclume, dans lequel au lieu de filer notre thune aux bandits exotiques du web3, on préfère la confier au geôliers familiers du web2. 


Ne nous trompons pas, les crétins dans l’histoire, c’est nous, parce qu’au bout de la chaîne des riches, des puissants et des bandits, y’a nos dollars et nos datas, seules motivations d’un système qui n’a rien de nouveau et qui nous essore déjà grâce à la méthode dite “du serpent”. Celle où l’on se mord la queue. 

Jordan Belfort (le fameux loup de Wall Street) le disait si bien : 

Après tout, c'était dans la nature du capitalisme du XXème siècle que tout le monde devait arnaquer tout le monde, et que celui qui avait le plus arnaqué gagnait la partie

Les fondations ne sont pas meilleures pour le capitalisme du XXIème siècle, web 2 ou web3, finance traditionnelle ou cryptomonnaies, l’espèce humaine continue son sabordage en brandissant l’appât du gain comme stratégie de survie. Comme dirait Orelsan...

Allez, on se quitte fauchés et fâchés, sachant que le fondateur de FTX n'est pas encore en tôle alors que nous, on en acier. On en a bien scié.

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Hello Web3

Par Laurent Guérin

Un jour, j'ai découvert que j'avais 150 homonymes en France.
J'ai même rencontré un autre Laurent Guérin, à qui j'ai serré la main.
Depuis l'apparition du mail, je reçois régulièrement des devis de carrosserie ou des convocations à des assemblées générales qui ne sont pas destinés.
Peut-être est-ce la raison qui m'a poussé à émigrer à Toronto, en Ontario, une Province du Canada où les baristas de Starbucks paniquent et suent à grosses gouttes quand je leur donne mon prénom.
"Laurent, like Yves-Saint-Laurent" précise-je.
Finalement, je leur dis "Call me Jack".

J'aurais pu choisir Satoshi (fondateur.trice du bitcoin), ou encore Vitalik (créateur de la blockchain Ethereum), mais j'aurais sans doute ajouté à leur inconfort.

Petit, je suis tombé dans la marmite internet. J'ai assisté à la naissance de toutes les toiles. Celles du web 1, du web 2.0 et maintenant du web3.
Je suis aussi tombé dans la marmite de l'écriture, potion magique de l'inspiration. Des poèmes et des chansons. Des articles et des newsletters.

Ma carrière m'a trimballé de la télévision à la musique. De la production à l'entreprenariat. J'ai même été barista dans un café. Parce qu'il me fallait toujours écrire, j'y ai appris à gribouiller les prénoms sur des gobelets en carton.

J'aime aussi la nouveauté et l'innovation, et je me passionne à les expliquer.

C'est ce qui m'a poussé à créer cette newsletter.

Parce que je vous laisserai pas sans comprendre le web3 ;)




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