Nous sommes en l'An 2023 après Jésus Christ et tous les NFTs transitent par une place de marché qui s'appelle OpenSea. Tous les NFTs ? Non ! Une plateforme d'irréductibles entrepreneurs menés par un certain Pacman (sic) fait plus que résister à l'envahisseur. Il le défonce.
Si tu te demandes où l’on achète des NFTs, je peux te dire que c’est pas au marché.
Ni à la Fnac. Ni sur Google ou Facebook. Encore moins sur Instagram ou Twitter.
Il va sans dire, les propositions que tu peux recevoir sur les réseaux sociaux consistant à doubler ton épargne ou doubler ton plaisir émanent de charlatans ou de bonimenteuses qui n’en veulent qu’à ton épargne, et tu dois les fuir comme la peste. PERSONNE ne t’aidera à doubler ton épargne. Jamais. Non, même pas ton banquier ou ta conseillère financière.
C'est regrettable mais Rosaline non plus ne s'intéresse pas à toi
On achète les NFTs sur des places de marché, qui prennent la forme de sites internet. Et comme à chaque fois lorsque des innovations voient le jour s’applique ce qu’on appelle la “prime au premier entrant”, un terme marketing qui signifie que le premier à pénétrer un marché bénéficie de nombreux avantages, des “primes” donc.
Dans le domaine de l’achat et de la vente de NFTs, cette prime est allée à l’américain OpenSea, créé en 2017. En janvier 2022, la toute jeune startup a connu le meilleur mois de sa jeune existence, avec un volume de presque… 5 milliards de dollars échangés en 31 jours, sous forme de NFTs donc. En comparaison, la bourse américaine génère 50 milliards de dollars d’échange par jour. On est sur un rapport de 1 à 300. Sauf que la bourse de New York a été créée il y a 230 ans. Le marché de l’Art, de son côté, a généré 65 millards de dollars de ventes en 2021, soit un peu plus de 5 milliards par mois. Tiens. Le même chiffre que pour le meilleur mois d’OpenSea.
OpenSea n’était pas la seule place de marché mais depuis quelques mois, un concurrent américain ambitieux a fait son apparition : Blur. Pas le groupe de rock.
Imagine OpenSea c’est la Fnac, et bien Blur, c’est Darty. OpenSea c’est Coca, Blur c’est Pepsi. OpenSea c’est Oasis, Blur c’est Blur. Perso j’étais plus Blur, Coca et la Fnac. Et toi ?
Graines de star
Et depuis la semaine dernière, Blur est en train de mettre un gros tampon dans la part de marché d’OpenSea.
Casaque orange mange casaque bleue
Afin de découper son concurrent, Blur a slashé ses prix. Aucun frais de transaction (alors qu’OpenSea était à 2,5%) et des redevances pour les créateurs très réduites (alors qu’elles pouvaient s’élever à 10% sur OpenSea).
Les redevances pour les créateurs, c’est un pourcentage déterminé en avance reversé au créateur d’un NFT lors de sa revente, voire de ses reventes. Au début l’idée était séduisante et applicable, puisque les transactions (achats et reventes) font tourner des programmes qui peuvent exécuter d’autres transactions automatiquement.
Normalement, cela doit à la fois soutenir en encourager les créateurs. Si ton NFT se revend 200 000 euros alors que tu l’as vendu 5 000, tu pourrais retoucher 20 000 sans passer par la case départ. Séduisant, non ?
C’est un peu comme dans le football. Imagine que tu es chef.fe de l’Association Sportive de Bondy et que tu as été le club formateur de Kylian MBappé… Bon, si Kyky est transféré au Real de Madrid pour 250 millions d’euros, ça te dirait pas de toucher un petit bifton ? Genre 1 million d’euros ?
Graine de dollars
Si tu trouves que le web3 est compliqué, je t’épargne les calculs de l’indemnité de pré-formation dans le foot, puis ceux de l’indemnité de formation, puis ceux du mécanisme de solidarité, etc
Mais si j’ai bien compris, si notre Kyky national file en Espagne pour 250 millions, l’AS Monaco (son club formateur) pourrait toucher 12 millions d’euros et l’association sportive de Bondy (son club pré-formateur) 1 million d’euros. Le PSG lui, toucherait le fruit de la vente, moins les 10% de l’agent de Kylian (son père Wilfred) donc 25 patates, moins 12 patates moins 1 patate = quand même 212 patates. Soit 42 millions de plus value sur un joueur que le club de la capitale a acheté 180 millions. Sans compter tout ce qu’il leur a déjà rapporté.
Et ben c’est pareil pour les NFTs. Sauf que non. Plus maintenant. Les acheteurs de joueurs de foot NFTs veulent acheter au prix le plus bas. Et pour ça, ils préfèrent ne pas payer les commissions. Par exemple, tu préfères payer ton restaurant avec ta moitié 200 euros ou 160 euros ? (si la TVA de 20% était en option). Moi aussi.
Et dans une guerre acharnée à la part de marché OpenSea-PSG et Blur-Real de Madrid ont supprimé la (quasi) totalité des redevances aux créateurs.
Une décision dénuée de bon sens selon certains, qui arguent que pour une fois, on faisait la part belle aux créateurs.
Un choix logique pour d’autres qui avancent que des prix plus intéressants feront venir davantage d’acheteurs et ouvriront le marché.
Note bien qu’avant de pouvoir acheter des NFTs sur OpenSea ou sur Blur (ou les deux), il te faudra créer un cryptowallet, ouvrir un compte sur une plateforme d’achats et de ventes de cryptos, te faire vérifier par un procédé KYC (know your customers), y déposer de l’argent FIAT (rien à voir avec l’Italie), acheter des cryptos avec tes euros (le plus souvent de l’Ether, c’est le nom de la crypto principale des NFTs), la transférer sur ton cryptowallet (qui pourra être hot ou cold mais je te conseille cold), aller sur la plateforme de marché de NFTs, connecter ton wallet et enfin (et c’est pas le plus simple) comprendre l’interface. Tu peux m’appeler.
Tableau de Blur
Voilà.
Si tu récites sept “je vous salue Marie” et quatorze “Notre Père”, en levant la jambe gauche, ça ira plus vite.