La fable de FTX

En novembre 2022, l'affaire FTX ébranle le monde des cryptomonnaies. Sam Bankman Fried rejoint Bernie Madoff et Charles Ponzi au rang des plus gros escrocs de la finance. Que s'est-il passé exactement ? Je te propose une fable récapitulative, inspirée de Jean de la Fontaine.

Hello Web3
5 min ⋅ 31/01/2023

Livre I

Maitre Bankman sur une île perché
Tenait en son bec une idée
Fin mathématicien et bandit à ses heures
Voici ce qu’il avait remarqué
Une drôle d’anomalie sur le marché crypto
Lui permettait d’acheter des bitcoins aux US
Et de les revendre plus cher à Tokyo
Chaque journée qui passait lui rapportait ainsi
Dix pour cent de la somme qu’il avait investie
De milliers en millions, notre frisé gredin
Accumula bien vite un conséquent butin
Dans les caisses de sa boîte, Alameda Research
Située au Bahamas, pour tout dire, c’est la classe.
C’est alors qu’il souhaita être plus ambitieux
Qu’est-ce qu’un unique fromage après tout à ses yeux
Lorsque l’on peut avoir la planète à ses pieds ?
Il décida alors de créer FTX
Un site qui permettrait à ses heureux clients
D’acheter des cryptos, d’investir massivement 
Et de palper miracle! Sonnants et trébuchants
+10%, 20%, et pourquoi pas 2000%
Mais cette promesse juteuse comportait-elle des risques ?
“Point du tout mon ami”, répondait FTX
“Tes fonds sont garantis, foi de Panoramix
Notre formule magique est reconnue de tous
Aies confiance, tu verras comme ta vie sera douce”
Notre sorcier travaille sa crédibilité
Aux nues il est porté, il est de toutes les unes
Et des célébrités lui confient leurs fortunes
C’est un modèle à suivre, millionnaire à trente ans
Il accueille des convives dans ses appartements
Pour traiter ses affaires, dépenser son argent
FTX accumule, FTX sponsorise
FTX fait envie, FTX investit
FTX est partout et de fil en aiguille
Compte millions de clients et devient un géant
Mais ça ne s’arrête pas là, car l’homme est généreux
C’est ce qu’il veut qu’on croit, c’est dans son plan de jeu
Alors il crée un fonds pour sauver la planète
Promet pour le climat des actions concrètes
Donne déjà un million, enfin c’est ce qu’il dit
À des organisations, visant une meilleure vie
Et prévoit des millards dans les années qui viennnent
Tel un samaritain, il aide ses prochains
Entrepreneurs, politiciens et activistes
Et les vlogueurs séduits qu’il invite à Nassau
L’érigent en bienfaiteur dans toutes leurs vidéos
Car, comble de l’altruisme le talentueux minot
Veut donner sa fortune, toute entière…
Comme c’est beau. 

Intelligence pas artificielleIntelligence pas artificielle

Livre II

Alors que l’entreprise vaut plus de 30 milliards
Et qu’on le valorise, lui à quelque 10 millards
La vie de notre idole s’écroule en quelques heures
Et devient cas d’école ; Je vous conte ce malheur
C’est donc par voie de presse que tout a commencé
Lorsqu’un certain Coindesk à la plume affutée
Révéla, tenez-vous, que les fonds des clients
Qu’on appelle leurs sous, s’étaient enfuis au vent
Comment ? Oui ! Oui ! Ou plus exactement
Que notre ouistiti les avait convertis
En une monnaie de singe, j’épargne vos méninges
Soudainement averti, l’un des investisseurs
Informa dans un tweet, vendre son triste leurre 
Créant vent de panique chez les petits porteurs
Qui voulurent à leur tour, récupérer leur beurre.
Hors cet afflux massif de clients mécontents 
Exhortant FTX à leur rendre l’argent 
Posa soudainement le problème suivant :
Il n’y avait plus d’argent !
Notre génie des maths, cet arracheur de dents
Rassura ses clients, mentit publiquement 
Dans un premier temps : les dollars étaient là
“Ne vous souciez point, très chers, je veille au grain”
Mais il ferma les coffres, il en changea les clés
Afin que plus personne ne puisse y accéder
Sauf lui, qui siphonnait, par porte dérobée
Afin de rembourser quelques privilégiés
Le reste du trésor ? Il s’en était servi
Pour sa poule aux oeufs d’or, digne de Charles Ponzi
Les méfaits de notre homme se révélèrent enfin
À chaque journée nouvelle, son lot de gros larcins
Notre apprenti banquier prêtait l’argent des autres
Et plus il en rentrait, plus il en dépensait
Sur des paris risqués, favorables à ses intérêts
Communiquant sans cesse, la force de son business
La courbe flamboyante de sa monnaie savante
Qui perdit toute valeur en seulement quelques heures
L’on découvrit alors les vrais visages des imposteurs
Maître Bankman et sa compagne Caroline
Leurs meurs légères, drogues et parties fines
Ont bel et bien plumé, des millions d’usagers. 

Cette leçon vaut bien un braquageCette leçon vaut bien un braquage

Livre III

Cet univers unique où rien n’est régulé
Rappelle, mais un peu tard, qu’il ne faut point confier
Qui de nos intérêts, qui de notre confiance
Aux inconnus en short, aux gourous des finances
Car c’est les larmes aux yeux, qu’on lira la nouvelle
L’ultime consolation, nous rendra pas l’oseille
C’est sans doute en prison que finira l’escroc
Lui qui fut le Phénix des hôtes des cryptos. 

Hello Web3

Par Laurent Guérin

Un jour, j'ai découvert que j'avais 150 homonymes en France.
J'ai même rencontré un autre Laurent Guérin, à qui j'ai serré la main.
Depuis l'apparition du mail, je reçois régulièrement des devis de carrosserie ou des convocations à des assemblées générales qui ne sont pas destinés.
Peut-être est-ce la raison qui m'a poussé à émigrer à Toronto, en Ontario, une Province du Canada où les baristas de Starbucks paniquent et suent à grosses gouttes quand je leur donne mon prénom.
"Laurent, like Yves-Saint-Laurent" précise-je.
Finalement, je leur dis "Call me Jack".

J'aurais pu choisir Satoshi (fondateur.trice du bitcoin), ou encore Vitalik (créateur de la blockchain Ethereum), mais j'aurais sans doute ajouté à leur inconfort.

Petit, je suis tombé dans la marmite internet. J'ai assisté à la naissance de toutes les toiles. Celles du web 1, du web 2.0 et maintenant du web3.
Je suis aussi tombé dans la marmite de l'écriture, potion magique de l'inspiration. Des poèmes et des chansons. Des articles et des newsletters.

Ma carrière m'a trimballé de la télévision à la musique. De la production à l'entreprenariat. J'ai même été barista dans un café. Parce qu'il me fallait toujours écrire, j'y ai appris à gribouiller les prénoms sur des gobelets en carton.

J'aime aussi la nouveauté et l'innovation, et je me passionne à les expliquer.

C'est ce qui m'a poussé à créer cette newsletter.

Parce que je vous laisserai pas sans comprendre le web3 ;)




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