Comment trouver l’amour dans le métavers ?

Cette semaine, pour la Saint-Valentin, j'ai suivi Paris Hilton dans son métavers Parisland et j'ai trouvé l'amour. J'y ai croisé Matthieu Chedid, Daniel Balavoine, Patrick Bruel, Walt Disney, Anne Hidalgo et des super-héros. Après un détour par Chinatown, je te livre une analyse du modèle économique de Disney.

Hello Web3
5 min ⋅ 15/02/2023

Non, je n’ai pas trouvé l’amour dans le métavers. J’ai menti éhontément dans le titre de cet article afin de t’attirer dans mes filets. Je me suis aussi dit que ce serait bon pour le référencement Google d’utiliser amour et métavers dans la même phrase. Après tout, c’est ce que fait la reine auto-déclarée du métavers : Paris Hilton.

Anne Higal de dosAnne Higal de dos

Et ouais, the Queen of the metaverse is back! Elle est de retour! Ladies and gentlemen. Paris Hiltoooooooon !!

Et elle a créé le ParisLand, un oasis de fraîcheur et de couleurs acidulées dans lequel Anne Hidalgo n’est pas mairesse. Et il y a peut-être relation de cause à effesses, de cause à effets.

Hasard du calendrier, en fait pas du tout, cet univers virtuel nous tombe dessus juste à temps pour la Saint-Valentin, comme ça tombe bien : “les joueurs et joueuses entrant dans Parisland pourront rencontrer virtuellement cinq autres joueurs, accomplir des quêtes et finalement choisir un partenaire'“, nous explique-t-on.
Un partenaire de jeux ? Oui. Enfin… non.
Un partenaire de jeu…
Un conjoint quoi ! Quoi ? T’as bien compris.
Paris crée la première agence matrimoniale du métavers, le précurseur des applications de rencontres dans les mondes virtuels.
Le paradis des ondes sensuelles.
Oui j’entends encore l’onde sensuelle,
De ta bouche sur mes lèvres,
Mais comment…
T’atteindre ?

Super HérosSuper Héros

Pour atteindre l’amour,
et pas pour le sauver hein, on n’en est pas là.
(Car comment retrouver le goût de la vie, qui pourra remplacer le besoin par l’envie ?)
Pour atteindre l’amour donc, il te faudra sauter à pieds joints dans le jeu The Sandbox, trouver le Parisland, acheter des tenues (bah voyons), sélectionner des alliances, enquêter sur le secret d’un hamburger et «sauver un naufragé», autrement dit, capter le SOS d’un terrien en détresse. 

Comme je cherche l’amour, j’y suis allé.

Il faut dire que la promesse était alléchiante, ça disait : “lorsque les joueurs auront terminé toutes les quêtes et fait leur choix de partenaire de jeu, un fabuleux mariage et une grande fête seront organisés toute la nuit avec Paris Hilton comme DJ”.
Une aubaine pour un gars comme moi qui rêve depuis tout petit d’épouser une blonde aux platines. 

Malheureusement, je te jure que c’est vrai, j’ai cliqué sur un mauvais bouton. Pendant “The Microsoft overture”, un morceau de 12 minutes 27 secondes qui se lance en préambule de certains logiciels, j’avais commencé à faire autre chose. Et c’est ainsi que lorsque le métavers s’est ouvert, j’étais vert, car je me suis retrouvé coincé dans MetaChinatown. Au propre comme au figuré, étant donné que je n’arrivais plus à quitter le programme. On était en plein dans “Microsoft Crepuscule”, un mouvement de 14 jours qui débute… Là où ta patience termine. Et que tu ne peux cesser, à moins de forcer la fermeture.

Arrivé à pied par la ChineArrivé à pied par la Chine

Échaudé par ma chute à Chinatown, je déchidai finalement de ne pas chiner l’amour dans le métavers, me disant que si un chasseur doit savoir chasser sans son chien, un chélibataire doit savoir choper sans son avatar.

Me vint alors en tête la question suivante : Mais elle est où ? 

Que j’eus aussitôt envie d’entonner comme ci: “Mais elle est où, mais elle est où, mais elle est où mon amoureu-se ?”

Que sont devenues les croyances de ma jeunesse entretenues par des dizaines de films Disney dans lesquels un prince charmant à la chevelure flamboyante trouvait une princesse comme partenaire de jeu.

J’éructe ! Paris Hilton, Walt Disney, même combat ! Vous nous faites croire qu’on peut trouver l’amour au coin de la rue ou de la blockchain mais macache ! Et pour Disney, ça fait 100 ans que ça dure ! En effet, l’entreprise reine du divertissement a dévoilé lors du SuperBowl un spot larmoyant pour célébrer son centenaire.

Une occasion parfaite pour te rappeler que Disney c’est une valorisation de 200 milliards de dollars et des marques comme Marvel, Pixar, LucasFilms, ABC, la Fox, rien que ça. Niveau propriété intellectuelle, tu trouves Star Wars, tous les super-héros de Marvel (Spider Man, Black Widow, Captain America, Iron Man, X-Men, les 4 Fantastiques, etc), Pirates des Caraïbes, Indiana Jones, Toy Story, Cars, Nemo, Frozen, le Roi Lion, en plus de toutes les princesses donc, et même Grey’s Anatomy ou encore les Simpsons. Finalement, il n’y a que Paris Hilton que Disney n’a pas achetée. 

Quand tu possèdes de telles marques et franchises, et un patrimoine vieux de 100 ans de mémoire collective, laisse-moi te dire que le web3 représente un potentiel gigantesque que le géant du storytelling a tout juste commencé à exploiter. 

La Fox a ainsi investi 100 millions de dollars dans Blockchain Creative Labs qui a pour mission de forger l'avenir de la création, de la distribution et de la monétisation de contenu en connectant les créateurs et les communautés à la technologie blockchain.

Disney a également signé un accord de distribution et vente de biens numériques (ou “digital collectibles”) avec l’application Veve. Tu peux y acheter -entre autres- des versions numériques de comics, mais aussi d’autres biens numériques, comme des modélisations 3D. Toutes les transactions sont enregsitrées sur une blockchain pas encore consultable et la marque aux grandes oreilles se garde bien d’utiliser la terminologie NFT.  

Ci-dessous un exemplaire numérique du premier comic avec Oncle Picsou, paru en 1953. Disney en a vendu 10 000 exemplaires à $10, soit un revenu de $100 000.

Produit dérivé pique-sousProduit dérivé pique-sous

200 000 $ pour l’édition qui vit naître Thor, en 1972.
100 000 $ pour une édition avec Mickey en 1982.
320 000 $ pour la DeLorean en 3D de Retour vers le Futur 2. 

Bien numérique du futurBien numérique du futur

Depuis deux ans, on estime à 7 millions de dollars les revenus des NFTs-qui-n’en-sont-pas pour Disney. Une goutte d’eau sur les 84 milliards de revenus générés en 2022. 

Il n’empêche, si tu doutais donc du pouvoir de la blockchain, solution technologique capable de te certifier l’authenticité d’un bien numérique, demande-toi donc pourquoi le numéro un mondial du divertissement explore la vente en éditions limitées numériques de morceaux choisis de son catalogue riche de millions de possibilités. Imagine ensuite le nombre d’icônes qui pourraient être collectionnables (on parle de “digital collectibles”), et multiplie chaque icône par le nombre d’exemplaires en vente et son prix. Ajoute à ça un pourcentage que Disney touche lors des reventes entre collectionneurs (ce qui n’était pas possible dans le monde physique). Essaye de faire un ratio sur les 10 prochaines années et au doigt mouillé, je te prédis que les biens numériques pourraient rapporter à Disney un milliard de dollars en 2033. 

Alors je te donne rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure, mêmes pommes. Sans Paris Hilton. Qui à défaut de nous avoir aidé à trouver l’amour, nous aidera peut être à trouver la maille.

Hello Web3

Par Laurent Guérin

Un jour, j'ai découvert que j'avais 150 homonymes en France.
J'ai même rencontré un autre Laurent Guérin, à qui j'ai serré la main.
Depuis l'apparition du mail, je reçois régulièrement des devis de carrosserie ou des convocations à des assemblées générales qui ne sont pas destinés.
Peut-être est-ce la raison qui m'a poussé à émigrer à Toronto, en Ontario, une Province du Canada où les baristas de Starbucks paniquent et suent à grosses gouttes quand je leur donne mon prénom.
"Laurent, like Yves-Saint-Laurent" précise-je.
Finalement, je leur dis "Call me Jack".

J'aurais pu choisir Satoshi (fondateur.trice du bitcoin), ou encore Vitalik (créateur de la blockchain Ethereum), mais j'aurais sans doute ajouté à leur inconfort.

Petit, je suis tombé dans la marmite internet. J'ai assisté à la naissance de toutes les toiles. Celles du web 1, du web 2.0 et maintenant du web3.
Je suis aussi tombé dans la marmite de l'écriture, potion magique de l'inspiration. Des poèmes et des chansons. Des articles et des newsletters.

Ma carrière m'a trimballé de la télévision à la musique. De la production à l'entreprenariat. J'ai même été barista dans un café. Parce qu'il me fallait toujours écrire, j'y ai appris à gribouiller les prénoms sur des gobelets en carton.

J'aime aussi la nouveauté et l'innovation, et je me passionne à les expliquer.

C'est ce qui m'a poussé à créer cette newsletter.

Parce que je vous laisserai pas sans comprendre le web3 ;)




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